Port-au-Prince, la quatrième ville la plus sale du monde : comment cela est-il possible ?

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Selon un classement du magazine économique américain Forbes, Port-au-Prince occupe la quatrième place parmi les vingt-cinq villes les plus sales de la planète. La capitale d’Haïti est précédée par la ville d’Antananaviro à Madagascar et succède à Mexico DF au Mexique.

Fondée par les colons français sur l’ancienne habitation Randot en 1749, à Bel Air, Port-au-Prince a rapidement remplacé Le Cap-Français, la capitale de la colonie de Saint-Domingue à l’époque. L’actuelle principale ville d’Haïti était connue sous le nom de Port-Républicain pendant la Révolution française de 1789. Elle a également été appelée Port-aux-Crimes en raison de la cruauté de certains gouvernements et des multiples catastrophes naturelles et incendies qu’elle a subis. Cependant, elle fut jadis une grande ville. Aujourd’hui, la position de Port-au-Prince dans l’économie régionale et mondiale justifie sa place parmi les vingt-cinq villes les plus insalubres du monde. Selon l’historien autodidacte Richecarde Celestin, la consommation excessive, la croissance démographique, la centralisation et l’implantation d’usines de sous-traitance sont quelques-uns des facteurs explicatifs de ce problème.

Mathias Merzier, plombier de formation, a souligné que la pollution de la ville métropolitaine d’Haïti est le résultat de l’importation massive de produits fabriqués à partir de matières non biodégradables. Tout en critiquant le comportement des maires de la ville, M. Merzier plaide en faveur de l’installation d’usines de biodégradation capables de les recycler à des fins utiles.

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De plus, l’étudiant en sciences juridiques, Kerbentz Bazin, estime que la situation d’insalubrité de la plus grande ville d’Haïti, qui ne date pas d’aujourd’hui, reflète l’incapacité de l’État à prendre des décisions sanitaires efficaces et la mauvaise conscience de certains citoyens qu’il juge irresponsables. Sans détours, le juriste exprime son mécontentement envers les autorités, affirmant qu’elles ne gèrent pas de manière rationnelle les déchets dans le pays. M. Bazin préconise une politique sanitaire pour lutter contre ce fléau qui gangrène la capitale haïtienne, ainsi qu’une rééducation civique et responsable des citoyens de la ville.

Beaucoup considèrent Port-au-Prince comme la ville la plus sale du pays, allant jusqu’à lui décerner une sorte de “plaque d’honneur de l’insalubrité”. Cependant, malgré les avis partagés, de nombreuses questions demeurent sans réponse… Qui est réellement responsable de la position de Port-au-Prince dans ce classement : l’État, le secteur privé, les citoyens ? Peut-on espérer une meilleure position dans le prochain rapport du magazine ? Il est à noter que les critères de sélection des villes incluent la présence de déchets et d’eaux usées dans les rues, la pollution et le non-respect de l’environnement.

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