Côte d’Ivoire : de l’Incertitude à la gloire, l’épopée inoubliable de la CAN 2024

Cette Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2024 restera gravée dans l’histoire du football ivoirien comme une épopée triomphante, alliant passion, résilience et victoire. Partant de débuts incertains à la consécration finale, les Éléphants ont tracé un parcours mémorable à travers cette compétition.

Après 4 semaines de compétition débutée le samedi 13 janvier 2024, la CAN a pris fin ce dimanche 11 février 2024. La finale opposant le Nigéria à la Côte d’Ivoire a vu les Éléphants décrocher à domicile leur troisième sacre de l’histoire de la compétition. Malgré des débuts difficiles, la Côte d’Ivoire a égalisé grâce à Franck Kessié (1-1, 62e) et a pris l’avantage avec un but de Sébastien Haller (1-2, 81e). Les Super Eagles n’ont pas réussi à égaliser, et la Côte d’Ivoire a conservé son avantage pour remporter le titre après 1992 et 2015. Surnommée la CAN du siècle, la compétition cette année a laissé derrière elle un grand moment inoubliable. Entre l’élimination précoce de certains favoris et le parcours miraculeux des Éléphants, cette CAN restera gravée.

Après 1984, la Côte d’Ivoire n’avait jamais organisé cette compétition continentale. Avec l’évolution récente du pays, l’attente de quarante ans se concrétise dans une euphorie nationale palpable. Le président Alassane Ouattara, dans son message du Nouvel An, a appelé à mobiliser le pays pour faire de cet événement une célébration de la jeunesse, de l’hospitalité ivoirienne et de la fraternité africaine. Du côté du peuple ivoirien, tous étaient déterminés à accélérer cet événement, dans une atmosphère festive et animée.

Une CAN servant de vitrine

Malgré des ressources limitées, le gouvernement ivoirien a investi massivement, dépassant un milliard de dollars, voire le double selon certains médias, dans la construction et la rénovation de stades, ainsi que dans les infrastructures telles que les aéroports, routes, hôpitaux et hôtels. Des fonds qui proviennent d’un prêt de 3,5 milliards de dollars auprès du FMI. Cela a contribué au plus grand exercice de développement du pays depuis les périodes de guerres civiles entre 2002-2007 et 2010-2011. François Amichia, responsable du comité d’organisation, a souligné que l’objectif n’était pas uniquement financier, mais plutôt de “se repositionner” avec de nouvelles infrastructures sportives.

La Côte d’Ivoire était l’un des favoris de la compétition, tombant logiquement dans le groupe A aux côtés de la Guinée équatoriale, de la Guinée Bissau et du Nigeria. Bien que les débuts contre la Guinée Bissau (2-0) aient été prometteurs, la Côte d’Ivoire a connu des revers contre le Nigeria (0-1) et la Guinée équatoriale (0-4), la plaçant au bord de l’élimination prématurée. Devenue avant-dernière du groupe avec 3 points et une différence de -3, les Éléphants ont dû suivre avec angoisse pour espérer faire partie des meilleures troisièmes. Une situation qui a terni l’union et le soutien des fans envers l’équipe. “Pourquoi avoir cette équipe ?” se demandait un fan après le revers contre la Guinée équatoriale. Les joueurs, de leur côté, ont évité la presse.

Le destin a souri aux Ivoiriens. Le Mozambique a remonté deux buts aux temps additionnels pour faire match nul (2-2) contre le Ghana, et la courte victoire du Maroc face à la Zambie (1-0) a permis à la Côte d’Ivoire de se qualifier pour le second tour. Cependant, cela s’est fait sans Jean Louis Gasset, démissionné le jour même du revers contre la Guinée équatoriale. La tentative d’embaucher Hervé Renard, très populaire en Côte d’Ivoire vue sa victoire en 2015, a suscité des questions dans les rues d’Abidjan : “Pourquoi faire appel à un Français qui va prendre des millions ? On ne peut pas faire confiance à nos frères africains.” Finalement, la FFF n’a pas cédé Renard.

Emerse Faé, le Sauveur et la Quête de la Victoire

Finalement, la Fédération ivoirienne a décidé de faire confiance à l’adjoint Emerse Faé, ancien international ivoirien en tant que sélectionneur par intérim, bien qu’il n’ait jamais dirigé une équipe première en tant qu’entraîneur principal. En prenant les rênes, il avait un défi majeur, qu’il semblait avoir bien compris. “On doit au peuple une revanche, on doit au peuple un pardon. J’ai pas mal de pression mais on aime ça et on va tout donner.”

Le parcours épique vers la victoire a été une cascade d’émotions. Après la joie de la qualification, les Éléphants ont rencontré le Sénégal en 1/8 de finale, le champion en titre cherchant à réaliser un doublé. Menés au score dès les premières minutes, les Ivoiriens ont égalisé grâce à Franck Kessié en toute fin de rencontre, remportant finalement aux tirs au but (5-4). Un exploit !

Face au Mali en quarts, dans l’un des matchs, sinon le plus marquant de cette CAN 2024, les Éléphants étaient menés au score 0-1 jusqu’à la 90e minute de jeu, malgré une exclusion depuis la 43e minute. Ils ont égalisé dans les dernières secondes du temps réglementaire par Adingra avant que Diakité ne marque le deuxième but en fin de temps de prolongation, offrant la victoire aux siens. Ils ont ensuite poursuivi leur aventure en demi-finale.

En demi-finale contre la RDC, Sébastien Haller, revenant, a été le héros, scellant la victoire d’une volée décisive à la 65e minute et hissant la Côte d’Ivoire à la grande finale. De la déception à la grande finale.

En finale, le défi était de taille pour l’équipe ivoirienne face aux Super Eagles ayant une pléiade de joueurs offensifs, dont le meilleur joueur du continent, le Ballon d’Or africain en titre Victor Oshimen. Tout a commencé au stade olympique Alassane-Ouattara avec 60 000 spectateurs. Le Nigéria a eu la possession en premier, mais la Côte d’Ivoire a rapidement récupéré le ballon des pieds des Super Eagles. Les premières occasions étaient ivoiriennes, notamment avec Sébastien Haller qui a manqué deux ouvertures de score (4e, 6e). Simon Adingra a également tenté sa chance, mais sa frappe est passée au-dessus (8e). La Côte d’Ivoire dominait la partie, mais le premier contre du Nigéria s’est transformé en but après un corner tiré par Ademola Lookman, prolongé sur la tête de William Troost-Ekong qui a ouvert le score pour les Super Eagles (1-0, 38e). C’est ainsi que s’est terminée la première mi-temps. Et pour la 5ème finale de la Côte d’Ivoire dans la compétition, elle a encaissé leur premier but dans une finale de cette compétition.

En deuxième mi-temps, le Nigéria a laissé le ballon aux Ivoiriens qui ont persisté dans leur camp. Les Éléphants, après plusieurs tentatives, ont égalisé grâce à Franck Kessié sur un corner bien botté par Simon Adingra (1-1, 62e). La Côte d’Ivoire est devenue encore plus dangereuse et a pris l’avantage dans les dernières minutes du temps réglementaire. Simon Adingra, très percutant dans le match, a offert la passe décisive à Sébastien Haller, qui a marqué d’un geste zlatanesque (1-2, 81e). Malgré les efforts du Nigéria pour revenir au score, la Côte d’Ivoire a conservé son avantage jusqu’à la fin, décrochant ainsi son premier titre à domicile après le fiasco de 1984 et se dressant en maître du continent.

Au-delà du terrain de jeu, la CAN a également été un catalyseur de développement pour la Côte d’Ivoire. Les investissements massifs dans les infrastructures ont laissé un héritage significatif, contribuant au progrès du pays à divers égards. De l’enthousiasme initial à la déception précoce, puis à la résilience et à la victoire finale, la CAN 2024 en Côte d’Ivoire a été bien plus qu’un simple tournoi de football pour les Ivoiriens. C’était une saga captivante où les Éléphants ont surmonté les obstacles sur le terrain.

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